Les anglicans de Montréal se dirigent vers le zéro d'ici 2030 !
Motion au Synode
«Comme réponse pratique à l'urgence climatique en cours, le Diocèse de Montréal s'engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant du chauffage et de la climatisation de ses bâtiments à un niveau aussi proche de zéro que possible, aussi rapidement que possible, et au plus tard en 2030.»
Cette motion a été adoptée à la quasi-unanimité lors du Synode annuel du Diocèse anglican de Montréal (une sorte d'assemblée annuelle décisionnelle) qui s'est tenu le 18 juin dernier.
La motion, présentée par le Comité diocésain de l'intendance de l'environnement, habilite le comité à recueillir des données sur les systèmes de chauffage utilisés par les quelque 55 communautés anglicanes du diocèse et à présenter un plan pour atteindre cet objectif ambitieux.
La tâche est facilitée par le fait que l'électricité au Québec est la moins chère du pays (0,08-0,09 $ par kWh), mais elle est rendue plus difficile par le fait que les températures atteignent régulièrement -25°C ou moins en hiver.
L'Église d'Angleterre (anglicane) s'est engagée à atteindre la neutralité nette d'ici 2030 (en prévoyant d'acheter des compensations pour environ 10 % de son énergie de chauffage et de rendre le reste neutre en carbone), et l'Église épiscopale des États-Unis s'est engagée l'année dernière à atteindre la neutralité en carbone dans toutes ses installations et opérations d'ici 2030. L'Église unie du Canada s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de 80 % d'ici à 2030, et son travail acharné a inspiré notre initiative.
D'importantes subventions provinciales sont disponibles pour aider les paroisses équipées actuellement de chaudières à mazout. L'augmentation de la taxe sur le carbone, les prix élevés et volatils des combustibles fossiles et l'efficacité des pompes à chaleur (géothermiques et à source d'air) sont autant d'éléments qui encouragent les églises à opérer la transition. Comme les églises du Québec peuvent généralement économiser de l'argent en se convertissant aux pompes à chaleur, le coût peut être couvert en quelques années, et les paroisses anglicanes peuvent parfois emprunter les coûts d'investissement auprès de leur diocèse.
La mise en place d'une telle politique au niveau diocésain a permis de sensibiliser le plus grand nombre et d'encourager la discussion et la créativité. Un entrepreneur de confiance a immédiatement contacté le comité et a demandé : "Qu'entendez-vous par zéro émission? Nous avons seulement cherché à réduire la quantité consommée de gaz naturel".
Cette question a débouché sur un projet créatif faisant appel à des experts de tout le pays pour trouver des moyens de répondre aux besoins de chauffage de grands bâtiments mal isolés lors des jours de grand froid, lorsque les pompes à chaleur ne peuvent pas (encore) produire suffisamment de chaleur et que l'électricité est à son prix le plus élevé. Des solutions se dessinent déjà!
Des données de base ont déjà été collectées sur les sources de chauffage de 32 congrégations, et 15 autres sont en train d'être sollicitées. (Onze autres sont petites et peu utilisées, ou en vente, et ne sont pas prises en compte à ce stade).
Cette décision politique du diocèse de Montréal le place à l'avant-garde du leadership climatique au Canada, puisqu'il démontre des solutions réalisables pour ses propres bâtiments. Cela lui permet ensuite d'encourager ses membres à prendre des mesures similaires et de les inviter à parler à leurs voisins pour leur montrer comment cesser de polluer en prenant soin de la création de Dieu.
Contactez Églises zéro émission pour savoir comment impliquer votre diocèse ou regroupement d’églises, et accélérer le changement.